Du stade vers l’emploi : pour mieux recruter, faites équipe !

Casser les codes de l’embauche et faciliter la rencontre entre employeurs et demandeurs d’emploi, c’est toute l’ambition de l’opération du Stade vers l’emploi. En équipe et en baskets, les CV s’effacent un temps au profit de la collaboration. Retour sur une initiative qui redonne du souffle à votre recrutement.

Sur un terrain de basket ou une piste d’athlétisme, sauriez-vous reconnaître un employeur d’un demandeur d’emploi ? Ce n’est pas certain. Et c’est justement la raison d’être de l’opération du « Stade vers l’emploi » lancée par Pôle emploi : une approche ludique et coopérative pour renouveler le processus très cadré du recrutement.

Lancée en 2020, elle se décline depuis en événements organisés partout en France. En Bretagne, 6 journées ont déjà eu lieu depuis 2022 et au moins sept autres se tiendront d’ici la fin 2023. « Le principe central c’est l’anonymat.
Recruteurs et candidats viennent le matin en tenue de sport et personne ne sait qui est qui. Puis nous les répartissons en équipe pour faire des activités autour d’une discipline : le rugby, l’athlétisme, le badminton ou encore le basket
», explique Christophe Sibéril, conseiller Pôle emploi à l’agence de Vannes Est.Le dispositif vous intrigue ? N’hésitez pas à entrer en contact avec votre conseiller dédié pour vous informer sur l’initiative, et tenter l’expérience dans votre bassin d’emplois.

On laisse les CV au vestiaire !

Encadrées par des membres des ligues sportives associées, les équipes passent d’un atelier à un autre pour réaliser des exercices conçus pour mettre en valeur entraide, capacités d’écoute et de mobilisation, rigueur, la persévérance ou sens de l’anticipation, autant de qualités humaines et relationnelles communes aux mondes du sport et de l’entreprise.

« Avant chaque journée, nous briefons les uns et les autres au cours de réunions préalables car ce genre d’évènement peut être déstabilisant. Et une fois arrivé le jour J, tout le monde joue le jeu. Ils s’appellent par leurs prénoms et se prêtent aux activités. Évidemment, cela reste ludique. On ne demande à personne de pratiquer le sport en question ni même d’être sportif. Ensuite, à midi, on déjeune tous ensemble toujours dans l’anonymat et ce n’est qu’après le repas que chaque équipe essaye de deviner qui est recruteur et qui ne l’est pas. Et il y a vraiment des surprises », raconte Christophe Sibéril.

En janvier dernier, l’agence Pôle emploi de Vannes a ainsi réuni 70 candidats et 10 entreprises pour une journée autour du basket. Parmi les recruteurs, on trouvait des spécialistes de l’intérim, de la restauration rapide, du commerce ou encore du service à la personne, comme la société Petits-fils. « Je me suis vraiment prise au jeu de l’anonymat. Et je pense que c’est important car certaines personnes se sont dévoilées lorsqu’on a joué en équipe. Des personnes qui au premier abord semblaient plutôt timides, avaient du mal à communiquer, et qui, finalement, dans le jeu, se sont libérées », témoigne Oriane Pasquereau, chargée de recrutement de l’agence Petits-fils de Vannes.

Un climat de confiance propice aux révélations professionnelles

Puis vient le temps du job dating. Dans les gradins ou autour de mange-debout, les recruteurs reçoivent les candidats. Parfois ils viennent à eux et d’autres les recruteurs vont chercher ceux qui, à travers les différentes activités, ont démontré des savoir-être qui les intéressent par rapport aux postes qu’ils proposent.

Comme la mise en contact est inhabituelle, les entretiens sont mieux abordés par les demandeurs d’emploi. « Cette opération permet de créer une certaine relation de confiance. Les candidats le disent : ils se sentent bien plus à l’aise car ils ont passé la journée ensemble, ont joué et beaucoup partagé », ajoute Christophe Sibéril.

« J’avais identifié des personnes aux qualités humaines recherchées chez nous : être avenant, souriant, dans l’entraide… Mais nous avons des critères d’embauche assez exigeants pour nos auxiliaires de vie, avoir 3 ans d’expérience minimum notamment. Nous n’avons donc recruté aucun candidat », explique Oriane Pasquereau. « Néanmoins, on a rencontré des candidats qui se posaient la question d’une reconversion et nous leur avons ouvert nos portes pour des journées d’observation ou des périodes d’immersion », ajoute Hélène Bizet, responsable de l’agence Petits-fils de Vannes, qui avait rejoint sa collaboratrice pour le job dating de l’après-midi.

Sur les 81 postes à pourvoir dans les 10 entreprises présentes ce jour-là, 64 ont fait l’objet de mises en relation post-évènement pouvant mener à des recrutements. « Même si on ne trouve pas son futur collaborateur, une opération comme du Stade vers l’emploi c’est aussi une occasion de faire connaître sa marque entreprise et de créer des envies autour de métiers qui manquent parfois de reconnaissance, comme c’est le cas dans l’aide à domicile des personnes âgées, souligne encore Hélène Bizet. Nous concernant, ce n’est donc jamais du temps perdu. Nous avons cru comprendre qu’une nouvelle journée sera organisée d’ici la fin de l’année autour du rugby et nous serons volontaires ! ».