Merck recrute sans cv, et c’est un succès !

Depuis quatre ans, le site de Molsheim du groupe de sciences et technologies allemand fait confiance à la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS), déployée par France Travail. Grâce à des exercices conçus sur mesure, Merck peut repérer certaines habiletés indispensables au poste d’opérateur de production ainsi que la motivation des candidats. 

« La réputation de Merck n’est plus à faire ! Les équipes France Travail de Molsheim et Lingolsheim, pour la MRS, ainsi que la région Grand Est sont fiers de la confiance accordée par ce grand groupe pour ses projets de recrutement à grande échelle, qui fonctionnent grâce à notre synergie et notre complémentarité. »

Rachel Deloecker, responsable de l’équipe entreprise de l’agence France Travail Molsheim

Ouvrir ces postes à tous profils

130 collaborateurs recrutés en 2019 pour accompagner un investissement de 16 millions d’euros dans une nouvelle unité de contrôle biologique. Plus de 300 opérateurs de production recherchés d’ici 2023 et un investissement de 25 millions d’euros pour le nouveau projet Mobius. Les chiffres peuvent donner le vertige, pourtant, rien ne semble arrêter Merck et les agences France Travail de Molsheim et Lingolsheim qui cumulent les excellents résultats en termes de recrutement. « Dès 2018, nous avons cru en la MRS, souligne Damien Renaut, DRH de Merck Molsheim. Dans un bassin d’emploi où le chômage est à un taux très bas, environ 5 %, nous devions expérimenter une autre forme de recrutement, adaptée à nos besoins importants. »

Le géant pharmaceutique fait alors le pari de ne consulter aucun CV. Seules la capacité à répondre aux exigences du poste et la motivation sont prises en compte. « Des habilités comme respecter des normes et des consignes, maintenir son attention dans la durée, se représenter un processus, exécuter des gestes avec dextérité, travailler au sein d’une équipe, sont évaluées pendant les sessions MRS », explique Rachel Deloecker, responsable de l’équipe entreprise de l’agence France Travail Molsheim.  Avantage de cette méthode : ouvrir ces postes à tous profils, sans distinction ni prérequis, et attirer, pour le coup… des centaines de candidats !

« Un résultat impressionnant »

Au préalable, France Travail organise des réunions d’information collectives pour les demandeurs d’emploi. « Indispensables, selon Rachel Deloecker, car le projet Mobius concerne la fabrication de poches stérilisées pour l’industrie pharmaceutique. Les opérateurs de production doivent donc travailler en salle blanche, avec une combinaison spéciale. Autant d’éléments à prendre en compte avant de déposer leur candidature. » Après les exercices MRS, suivent les entretiens individuels avec Merck. Les candidats retenus effectuent ensuite une formation de 12 jours chez Ease, l’usine-école d’Illkirch-Graffenstaden, cofinancée par France Travail et la Région Grand Est. « Cette formation a pour vocation d’appréhender le métier et ses exigences. La réalité de terrain s’apprend, en fait, pendant les six premiers mois à partir de la prise de poste grâce à nos tuteurs formés en interne », détaille Damien Renaut. 

Grâce à la MRS, une centaine de collaborateurs a déjà été recrutée en huit mois. « Un résultat impressionnant », pour le DRH du site, « qui prouve l’engagement et l’expertise de France Travail qui travaille avec ses partenaires et des agences d’intérim pour élargir au maximum le sourcing des candidats ». Le 24 février dernier, France Travail et Merck se sont adressés aux décrocheurs de l’université de Strasbourg. En août 2021, l’agence de Molsheim a proposé ces postes aux salariés de Knorr Duppigheim, suite à un plan social de leur entreprise. « Nous organisons deux sessions MRS par mois, et nous en avons déjà deux d’avance. C’est une réelle réussite. Pourvu que ça dure ! » espère-t-on à France Travail. Et si certains candidats sont réticents pour commencer par un contrat d’intérim, étape obligatoire pour Merck dans un cycle d’apprentissage, Damien Renaut souligne que « 75 % des collaborateurs arrivés en 2018 font aujourd’hui partie des 1 800 salariés du site de Molsheim ».