Reconvertie dans l’agriculture : Fanny témoigne

Elle est ouvrière agricole dans une exploitation laitière depuis peu. Si le confinement l'a aidée à y voir plus clair dans ses goûts professionnels, Fanny a décidé de sauter le pas. Son cheminement, ses rencontres décisives, sa formation... Elle nous raconte.

L’avant et l’après en deux mots ?

Je travaillais avant le confinement dans l’hôtellerie-restauration. Après trois ans dans ce secteur, je me suis reconvertie dans l’agriculture, comme ouvrière en production laitière dans une exploitation de plus de 170 vaches. Côté formation, j’ai un bac équestre et un BTS assistance de gestion. Je suis bretonne et j’ai 22 ans, un âge où il est aussi possible de se reconvertir !

Pourquoi avoir changé de secteur professionnel ?

On a ses pours et ses contres au sujet des métiers, mais c’est une approche personnelle. Dans mon cas, cette reconversion est un retour à mes goûts personnels pour les animaux, renforcés par mon bac spécialisé dans les chevaux. Je fais ainsi la traite des vaches quotidiennement, je les nourris et les déplace entre les champs. Cela me correspond bien, au plein air et au contact de la nature.

Votre passage dans l’hôtellerie-restauration est-il un accident de parcours ?

Pas du tout, je pense qu’il ne faut pas voir les choses comme cela. J’ai beaucoup appris et cela m’a aidé aussi à confirmer mon attachement pour les métiers agricoles. Les reconversions peuvent prendre plein de formes différentes, mais il est plus facile d’identifier ce que l’on aime quand on a testé d’autres choses. Il ne faut pas regretter et prendre le temps de se connaitre pour avancer dans la bonne direction. Des moments comme le confinement permettent de se poser des questions sur soi-même.

Une reconversion, cela peut paraitre impressionnant. Comment avez-vous procédé ?

Très simplement, en allant sur Pôle emploi pour regarder les offres de toutes sortes au début, puis à la lecture du descriptif des missions, je me suis rendu compte que c’était vraiment les métiers agricoles de l’élevage qui m’attiraient. Donc suite logique, la consultation du site de l’ANEFA*, là aussi sur les fiches métiers et les offres. Pourtant, ce n’est pas par ce biais que j’ai décroché mon job.

Vous avez fait une formation spécialisée en école ?

Je me suis renseignée pour me former en école en premier lieu, mais je vous avoue qu’après trois ans de vie professionnelle, je n’étais pas très motivée pour reprendre cette voie. Car je voulais du concret rapidement et un salaire était important pour moi. Je suivais mon actuel employeur sur Facebook et j’ai répondu à l’une de ses offres de job, un peu au culot car j’étais alors sans expérience !

Et donc ça a marché…

En effet ! Grâce à une formation effectuée au sein même de l’exploitation. Mon patron a passé un partenariat avec l’Iréo de Lesneven** afin de définir la formation et d’en contrôler la validation des acquis. On parle par exemple de conduire un tracteur pour nourrir les vaches, d’apprendre à réaliser la traite. Pour l’exploitant, cela représente une prime à l’embauche qui lui permet de me former plus facilement, pour moi de me lancer directement dans le job.

Quels conseils donnez-vous à ceux qui songent à se reconvertir dans l’agriculture ?

Apprenez à vous connaitre, posez-vous et réfléchissez à vos goûts, dans quel environnement vous voudriez travailler, devant un bureau ou en plein air, avec des animaux ou dans les cultures... Après il faut enclencher le mouvement en vous renseignant auprès des professionnels : les salons pros, les portes ouvertes, la sollicitation directe des exploitants pour venir visiter les exploitations, voir concrètement à quoi ça ressemble. Enfin identifiez les formations nécessaires en fonction du job recherché et c’est parti !

Le mot de la fin ?

N’ayez pas peur de vous lancer et donnez-vous les moyens de réussir. Plein de chemins existent pour rejoindre le monde agricole, plus ou moins long selon son niveau de qualification, et le secteur recrute. Et quand ce sera de nouveau possible, venez sur le terrain pour vous faire une idée, par une visite, un stage, une immersion ou un job de saisonnier en vue d’un job fixe… Ce sera la meilleure façon de mettre le pied dedans, avant de sauter le pas.


* Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture
** École d'agriculture proposant des formations de la quatrième à la licence professionnelle, l'Iréo de Lesneven MFR est également un centre de formation professionnelle d'adultes, une antenne de formation par apprentissage et un centre-ressource pour le territoire et son agriculture.