« Nous avons créé des formations quasi sur mesure pour recruter efficacement »

Pôle emploi et l’association Lacq Plus, fédératrice des PME et industriels du bassin de Lacq, unissent leurs compétences grâce à un partenariat solide. Objectif : trouver des solutions de formation et de recrutement pour les métiers en tension du secteur de l’industrie chimique.

« La première session de formation est une réussite : 100 % des stagiaires ont réussi et 100 % sont en poste actuellement ! »

Claude Barou-Dagues – Directeur de l’agence SNEF de Lacq et animateur du groupe de travail de Lacq Plus

Commission emploi formation

Électricien, tuyauteur, échafaudeur-calorifugeur : voici les trois premiers métiers en tension, identifiés par les professionnels de l’industrie du bassin du Lacq. « Ce secteur d’activité fait face à une pyramide des âges vieillissante et à une offre de formation presque inexistante sur le territoire, analyse Christelle Humblot, conseillère entreprises à l’agence Pôle emploi de Mourenx. L’industrie chimique souffre aussi d’une image peu valorisante, alors que les conditions de travail ont beaucoup évolué ! Dans ce contexte, il est difficile de trouver des candidats pour les postes vacants. » Pour autant, l’association Lacq Plus, réunissant plus d’une centaine d’adhérents de la filière, ne se laisse pas abattre : « Nous travaillons sur ces problématiques grâce à notre commission emploi formation, explique Claude Barou-Dagues, directeur de l’agence SNEF de Lacq et animateur du groupe de travail de Lacq Plus. Pôle emploi et le centre de formation de l’Apave, représenté par Fabrice Roca, nous ont rejoints, il y a quelques années, pour mettre en place des actions afin de répondre aux besoins des industriels. Premier constat : investir dans la formation aujourd’hui est indispensable pour trouver du personnel. »

POE I et MRS

Action, réaction : Pôle emploi, en partenariat avec l’Apave, propose de mettre en place une POE C (préparation opérationnelle à l'emploi collective) : « Cette action de formation impose aux employeurs de proposer des contrats en CDD de 12 mois minimum ou en CDI. L’objectif est ici de favoriser l’emploi pérenne, un souhait émis par tous les recruteurs prenant part au projet », détaille Christelle Humblot de Pôle emploi. Pour sélectionner les candidats, l’association Lacq Plus et Pôle emploi se sont tournés vers la MRS (méthode de recrutement par simulation). Sans prérequis de diplôme ou de formation, tous les demandeurs d’emploi intéressés peuvent passer les tests, adaptés à l’industrie chimique : « Respect des consignes, lecture en 3D, capacités relationnelles… toutes ces habiletés sont détectées grâce aux exercices MRS. Le savoir être est ce qu’il y a de plus important pour les recruteurs aujourd’hui, car la technique peut s’apprendre sur le terrain. La MRS permet aussi d’élargir le vivier de candidatures », ajoute Claude Barou-Dagues. Une quinzaine de demandeurs d’emploi a donc rejoint la formation, initiée en janvier dernier, et intégralement financée par Pôle emploi : « C’est une véritable réussite car 100 % des stagiaires sont allés au bout, et 100 % sont en contrat actuellement, dont la majorité en CDI ! »
Forts de cette première expérience, Pôle emploi et Lacq Plus ont lancé, le 13 mai dernier, une nouvelle POE C autour du métier d’électricien industriel, et une autre, le 30 mai, pour le métier d’opérateur chimie : « Ce sont des formations créées quasi sur mesure avec les entreprises pour maximiser notre efficacité de recrutement », souligne-t-on du côté de Pôle emploi. À Claude Barou-Dagues de conclure : « Je souhaite remercier Hélène Poliart, ancienne directrice de l’agence Pôle emploi de Mourenx, initiatrice de ce projet d’envergure, et Christelle Humblot qui a pris la suite avec une grande implication, accompagnée de Gwenola Trivière, la nouvelle directrice de l’agence. Les conseillers Pôle emploi ont participé à des visites d’entreprise pour découvrir les postes en tension, et ainsi adapter leur sourcing et leur offre de service. C’est une collaboration efficace qui a permis d’utiliser des outils innovants, comme la MRS, qui a fait ses preuves : sur simple CV, nous n’aurions peut-être jamais donné leur chance aux nouvelles recrues et, pourtant, aucun recruteur ne regrette son choix ! Je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie pour redynamiser notre secteur d’activité et attirer de nouveaux talents ! »