« Les postes ouverts au recrutement ne sont pas mis en valeur dans les parcours scolaires. Pour cette raison, peu de jeunes répondent à nos annonces et 90 % des profils recrutés s’opèrent dans le cadre d’une reconversion », constate Alexandra Delannoy, chargée de mission recrutement chez Transdev.
Vers une seconde vie professionnelle
Mères au foyer, double actif issu du monde agricole ou auto-entrepreneur, les profils recrutés sont variés. « Nous recevons également une bonne part de salariés issus de l’industrie atteints de troubles musculosquelettiques (TMS). Ils ne peuvent plus porter de charges. Le poste de conducteur est adapté à leur situation », précise la chargée de recrutement. L’entreprise, qui accompagne les collectivités locales dans leur mission de service public, propose un bel éventail de postes. Qu’il s’agisse de transports scolaires ou urbains les besoins sont constants : « Conducteurs de cars ou de bus, mécaniciens mais aussi les postes inhérents à toute entreprise : service RH, agent d’accueil ou administratif, cependant la demande la plus importante touche les deux premiers », avoue-t-elle.
Les nombreux départs à la retraite obligent à recruter de façon constante : « Nous avons déjà embauché et formé une quarantaine de personnes en 2022 et nous procéderons de la même façon chaque année jusqu’en 2025 », prévoit Alexandra Delannoy.
Un partenariat récent avec Pôle emploi porte déjà ses fruits
Depuis janvier 2022, Transdev et Pôle emploi avancent main dans la main. Caroline Nunes responsable d’une équipe de conseillers dédiés à l’accompagnement des entreprises et psychologue du travail justifie ce partenariat : « Transdev est ouverte aux méthodes innovantes de recrutement. L’entreprise participe déjà à l’initiative Du stade vers l'emploi, insiste la conseillère Pôle emploi. » Pour illustrer la réussite de cet accompagnement, elle cite l’exemple de ce retraité de l’armée : « Nous avons identifié les compétences transférables : goût du service, respect de la personne, capacité à intégrer un cadre… cet ancien militaire n’aurait pas pensé à devenir conducteur si on ne l’avait pas accompagné. »
Pour bénéficier de cette reconversion, au-delà du seul savoir être, un seul prérequis : être titulaire d’un permis voiture. « Nous les formons ensuite pendant six mois via un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation, selon l’âge du candidat. Au bout de trois mois, Formation initiale minimale obligatoire (Fimo) et permis D en poche, les candidats bénéficient d’une immersion de trois mois dans nos dépôts avec un tuteur d’entreprise. Reconnaissance des lignes et conduite en doublon doivent aboutir à une autonomie des nouvelles recrues », poursuit Alexandra Delannoy.
Cet accompagnement va-t-il perdurer ? « Oui ! », tranche cette dernière. « Pôle emploi est réactif et souple. Ses équipes ont compris nos besoins, connaissent leur public et ciblent avec efficacité les profils. »