Idée reçue n°1 : un monde réservé aux hommes
Les femmes ne représentent que 28 % de l’emploi industriel mais elles sont plus nombreuses qu’avant dans les emplois qualifiés (ingénieurs et techniciens). Des démarches de diversité sont en effet mises en place dans de nombreux groupes, tels que Coca Cola et Total, pour renforcer la place des femmes dans les équipes, y compris celles de direction.
Selon Alain Gavand. "L'industrie reste un milieu majoritairement masculin", estime-t-il. "Ce qui est surtout lié au fait que les écoles d'ingénieurs attirent à ce jour encore peu d'étudiantes." Le nucléaire, la mécanique comme l'informatique -pour ne citer qu'eux- peinent à féminiser leurs équipes.
Cependant, les acteurs du secteur font un réel effort de communication sur leurs offres d’emploi et leur volonté d’intégrer des femmes dans ses différents métiers. De plus en plus de jeunes femmes s’engagent dans des filières de formation scientifiques et techniques pour travailler demain dans l’industrie.
Idée reçue n°2 : Peu d’innovation dans ce secteur
L'innovation est un facteur clé de succès pour l’industrie quel que soit le secteur (aéronautique, robotique, high-tech, ou encore pour concevoir des produits de grande consommation…), la France en apporte la preuve tous les jours. Et c’est donc un facteur très fort d'attractivité pour les jeunes ingénieurs.
Les entreprises recherchent des ingénieurs généralistes, passionnés, imaginatifs et, si possible, ouverts sur l'international. De nombreuses innovations sont également à constater sur les nouveaux métiers liés à l'efficacité énergétique.
Idée reçue n°3 : Peu de recrutements
L’industrie est un secteur très hétérogène. Il y a encore les hauts fourneaux, mais la France peut aussi s'enorgueillir d'une constellation de champions dans des secteurs aussi diversifiés que l'énergie (EDF, Areva, Veolia, Total...), l'aviation (Dassault Aviation, Eurocopter...), les cosmétiques (L'Oréal), l'agroalimentaire (Danone)... et de nouveaux secteurs apparaissent comme la robotique, les industries high-tech… : de nombreux recrutements en prévision et des emplois à la clé pour les années à venir.
Par ailleurs, des entreprises n’arrivent pas à recruter pour des postes tels que chaudronniers, soudeurs, usineurs, tuyauteurs… Dans ces spécialités dites "en tension", le secteur recrute ! L’industrie agroalimentaire, premier secteur industriel français, est le deuxième employeur de France. Les entreprises de la métallurgie prévoient, quant à elles, 110 000 recrutements par an, jusqu’en 2020. Et malgré des effectifs en baisse dans l’industrie chimique, cette dernière continue de recruter entre 10 000 et 15 000 personnes par an.
Autre exemple : les professions à vocation environnementale connaissent également une véritable explosion. D’ici 2020, 200 000 emplois sont à créer dans les énergies renouvelables.
Idée reçue n°4 : un monde vieillissant
L’industrie est un secteur d’avenir. Elle joue en effet un rôle essentiel dans l’économie française puisqu’elle est à l’origine de la majorité de nos exportations et concentre aussi la plus grande partie de l’effort de recherche du pays.
La France est compétitive dans de nombreux domaines de pointe : championne dans la production d’avions, de trains, de médicaments, de cosmétiques… et les industries de haute technologie se maintiennent et s’exportent.
Le gouvernement a lancé le projet de la Nouvelle France Industrielle, qui apporte des réponses concrètes aux grands défis économiques et sociétaux à travers 9 solutions industrielles, qui concernent tous les domaines de la vie quotidienne.
Idée reçue n°5 : des conditions de travail difficiles
Travail en usine, pénible et sale, mal payé, avec des horaires contraignants, … voici quelques clichés répandus sur l’industrie.
Il faut en finir avec l'image d'usines sales et bruyantes d’un autre siècle ! Aujourd’hui, les salariés travaillent dans un univers propre, souvent dans des usines modernes et peu bruyantes. En fait, l’ensemble du secteur industriel est entré dans une phase de profonde mutation qui voit les technologies numériques s’intégrer au cœur des processus industriels. Cette quatrième révolution industrielle donne naissance à une nouvelle génération d’usine.
Aujourd’hui, même si les usines constituent une part importante dans l’industrie, d’autres plateformes accueillent les salariés de ce secteur comme les ateliers de production de haute technologie et de précision. Les techniciens et ingénieurs passent une bonne partie de leur temps dans des bureaux d’études et des laboratoires, tandis que les commerciaux partent souvent en déplacement.
Avec un salaire moyen de 32 250 euros par an, la rémunération des salariés dans l’industrie est de 14 % plus élevée que la moyenne nationale. De même, les entreprises industrielles ont mis au point des dispositifs qui influent sur la motivation des employés : primes d’intéressement, participation aux résultats, etc.
Certaines industries nécessitent un fonctionnement 24h/24. Certains salariés peuvent en effet travailler de jour comme de nuit. De même lors de gros projets, les ingénieurs et commerciaux peuvent être en déplacement ou avoir des journées de travail plus longues. Néanmoins, tous obtiennent en contrepartie des jours de récupération ainsi que des compensations salariales.
Idée reçue n°6 : Je peux trouver un poste dans l’industrie sans diplôme
Les entreprises industrielles proposent des postes à tous les niveaux de formation et recrutent des personnels qualifiés. En 25 ans les effectifs ingénieurs et cadres ont plus que doublé, tandis que le nombre d’ouvriers non qualifiés diminuait de moitié.
Du CAP au diplôme d’ingénieur, en passant par le bac + 2 ou le bac + 3, chacun peut trouver sa place dans l’industrie aujourd’hui. Ce secteur a besoin de techniciens d’atelier, de techniciens d’intervention en clientèle (secteur maintenance), de technico-commerciaux, d’ingénieurs spécialisés en mécanique. L'industrie manque de jeunes dans les postes de production, du CAP au BTS/DUT (niveau 3e à bac + 2), et ce, quel que soit le secteur.