Aude | Hôtellerie, café, restauration : une reprise compliquée

Alors que la France se déconfine petit à petit, les secteurs, comme celui de l’hôtellerie, café, restauration (HCR), peuvent enfin reprendre. Mais après des mois de fermeture, le recrutement pour la période estivale n’est pas chose aisée.

« Dans le secteur du tourisme en Aude, l’hôtellerie café restauration est le 1er recruteur de salariés. » T. Deniau.

Président général de l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) du département audois, Thierry Deniau sait à quel point sa branche doit réussir la saison estivale qui s’annonce. « Avec la viticulture, le tourisme est la principale ressource de l’Aude. » Mais pour le moment, la reprise ne se fait pas sans mal. Fermé depuis de nombreux mois, la plupart des établissements peinent à recruter dans un secteur où les horaires et le travail le week-end peuvent déjà rebuter une partie de la main-d’œuvre. « J’ai des entrepreneurs qui m’ont appelé récemment, ils cherchent encore 30 salariés ! » La filière est pourtant porteuse. En Occitanie, elle compte 33 225 projets de recrutement dont 3 139 pour le seul département de l’Aude. Mais 40% d’entre eux sont jugés difficiles à réaliser. « Ce sont les serveurs, les cuisiniers et les femmes de chambre qui sont les plus difficiles à trouver. »

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Un plan d’action mise en place avec France Travail

C’est pour cette raison que Thierry Deniau s’est rapproché de Pôle emploi avec qui il a mis en place un plan d’action. « Nous avons travaillé dès janvier à mettre en avant les métiers sur les 5 agences. Les différents employeurs sont venus les présenter en février », explique Valérie Issert, directrice territoriale de Pôle emploi Aude-Ariège. Des actions de recrutement ont ensuite été lancées pour répondre au besoin des professionnels. Tous les demandeurs d’emploi au profil correspondant ont ainsi été appelés. Si certains ont depuis préféré s’orienter vers une autre branche, d’autres sont bel et bien motivés à revenir en HCR, même s’il arrive qu’il leur manque certaines compétences. « On a donc mis en place, courant juin, des formations flash pour permettre un réentraînement rapide », précise Valérie Issert.

Créer un vivier de salariés

Financés par la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée, ces modules d’une durée de 35 à 80 h ne sont pas là pour offrir une formation complète mais bien pour aider à acquérir quelques com-pétences supplémentaires. « On recherche avant tout des gens avec du savoir-être et de la motivation », note Thierry Deniau qui regrette que le secteur n’ait pas réagi plus tôt. « L’année dernière, quand tout le monde s’est retrouvé au chômage on aurait dû les former afin de créer un vivier de salariés pour les employeurs lors de cette saison. » Heureusement le président de l’Umih a pu compter sur France Travail pour lancer, dès qu’il les a alertés en début d’année, ce dispositif unique au département de l’Aude. « On travaille en étroite collaboration, c’est vraiment agréable. J’ai d’ailleurs contacté les présidents des autres départements pour leur conseiller de se rapprocher de France Travail. »

« On recherche avant tout des gens avec du savoir être et de la motivation ». Thierry Deniau, président de l’Umih de l’Aude

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