Du pin sur la planche

Première région forestière française avec 2,8 millions d’hectares de surfaces boisées, la Nouvelle-Aquitaine valorise sa filière forêt-bois avec pour objectif de créer davantage de valeur et d’emplois tout en intégrant une gestion durable essentielle à l’écosystème. Mais le secteur fait face à des métiers en tension. La direction régionale de Pôle emploi a lancé un groupe de travail spécifique pour mener une politique d’appui forte en faveur de la filière en mobilisant toutes ses agences.

 « Il faut communiquer sur les avantages de la filière bois qui n’a pas encore une image assez attractive, notamment auprès des jeunes. Recruter, former, fidéliser, ce sont des priorités pour nos entreprises tout en étant attentives à la qualité de vie au travail et en développant une politique d’amélioration continue qui touche tous nos collaborateurs. »

Hugo Casaubon, responsable de la scierie Lesbats sur le site de Leon (Landes).

Une meilleure visibilité et de véritables parcours de professionnalisation

« On ne soupçonne pas les nombreux débouchés offerts par la filière forêt-bois, c’est plus de 600 métiers, de l’exploitation à la transformation, de la fabrication à la commercialisation, un secteur auquel il faut donner de la visibilité, 76% des employeurs faisant part de difficultés de recrutement », indique Angélique Lagrolet, conseillère auprès des entreprises à l’agence Pôle emploi de Saint-Vincent-de-Tyrosse, référente sur l’industrie du bois.

« Pour agir aux côtés des acteurs de la filière, nous avons créé un groupe de travail qui réunit des conseillers des agences du département des Landes, de différentes compétences, y compris nos psychologues du travail, dénommé « la SUITE Bois », Start-Up interne à thématique éphémère » « Un dispositif qui s’inscrit dans la dynamique nationale portée par Alain Maury, directeur régional de Pôle emploi Nouvelle-Aquitaine. »

Premier axe d’attaque, la communication. « Une page est dédiée à la filière sur le site Pôle emploi où l’on présente les métiers, une description que l’on effectue aussi au sein même de nos agences ou lors d’événementiels comme le Festival des métiers du bois à Morcenx. Nos équipes accompagnent régulièrement des demandeurs d’emploi dans les entreprises pour leur faire découvrir les postes de travail et l’environnement industriel. »

Mais Pôle emploi se mobilise également pour apporter des solutions concrètes aux entreprises. « Nous mettons en œuvre nos dispositifs en accompagnant les demandeurs d’emploi les plus éloignés, ou en reconversion, via la méthode de recrutement par simulation. Nous proposons aux candidats de véritables parcours en lien avec les entreprises, à travers l’immersion professionnelle, la mise en place de formations via les préparations opérationnelles à l’emploi, l’AFPR, ou le lancement d’actions de formation en lien avec le programme régional de formation du Conseil régional. Autant de pistes pour créer un effet de levier. »

Développer une forêt de solutions

Avec 130 salariés répartis sur 4 pôles, dont 75 employés sur le site historique de Leon, l’entreprise Lesbats est une institution centenaire du pin maritime landais. « Nous sommes une scierie généraliste familiale, à taille humaine, où l’expérience se transmet depuis cinq générations », indique Hugo Casaubon, responsable de la scierie de Leon.

« Nous travaillons sur des circuits courts, et embauchons sur 3 secteurs principaux : administratif/commercial, techniciens de maintenance/affûtage et production, avec des tensions de recrutement sur ces deux derniers axes. Nous anticipons au maximum pour nous adjoindre de nouveaux collaborateurs en lien notamment avec Pôle emploi, un partenaire incontournable surtout pour l’aide apportée au niveau du montage des dossiers comme la PMSMP, un bon moyen pour immerger durant une semaine un candidat avant de nous engager sur une AFPR ou un contrat définitif, principalement un CDI, une manière de rendre l’engagement attractif au sein d’une filière qui s’est fortement modernisée. On se base sur le savoir être car nos futurs collaborateurs sont issus de milieux différents. On les accompagne au début par un cursus de formation interne avec l’appui d’un tuteur où la sécurité est abordée en premier lieu avant de s’attacher à la connaissance du matériau puis des différentes machines en vue d’assurer une polyvalence. Un travail de valorisation des métiers est aussi à mener en direction des jeunes générations en balayant l’image vieillotte d’Épinal qu’a pu subir la filière, et en insistant sur une gestion durable essentielle à l’écosystème. On va recentrer notre sourcing vers une population locale en se tournant vers Pôle emploi afin d’imaginer des solutions pour limiter les impacts financiers subis par les candidats en termes de logement ou de déplacements vers nos sites. On a aussi réalisé deux films avec l’aide de Pôle emploi où on présente les fonctions d’opérateur scierie et d’affûteur. Donc une forte communication à développer y compris sur l’aspect environnemental et la gestion raisonnée des parcelles. »