Le parcours nucléaire, des formations sur mesure

Le nucléaire en Auvergne-Rhône-Alpes est une filière d’excellence qui recrute activement. Le renouvellement de la convention entre Pôle emploi et l’Ifare en septembre 2022 est un atout dans la dynamique des projets menés pour répondre aux besoins de la filière et attirer de nouveaux talents sur un secteur porteur qui va recruter au plan national 10.000 personnes par an dès 2023 et jusqu’en 2030.

« Depuis 2020, les actions menées conjointement ont permis à 1292 demandeurs d’emploi de bénéficier des informations collectives co-animées par l’Ifare et Pôle emploi. Dans cette même période, plus de 800 demandeurs d’emploi ont été formés par Pôle emploi Auvergne-Rhône Alpes à travers Atom’emploi, première agence dédiée au nucléaire. »

Caroline Jean, chef de projet Domex nucléaire, Pôle emploi Auvergne Rhône-Alpes.

Donner de la visibilité à la filière nucléaire et bâtir une stratégie d’attractivité

« Avec quatre centrales nucléaires de production d’électricité en fonctionnement (Bugey, Cruas-Meysse, St Alban, Tricastin) l’Auvergne Rhône-Alpes est la première région électronucléaire de France. Les entreprises et partenaires expriment en continu de nombreux besoins de recrutement. Mais pour travailler sur des sites nucléaires il est nécessaire de suivre des formations et d’obtenir des habilitations spécifiques. L’équipe Atom’emploi, première agence Pôle emploi dédiée au nucléaire, a construit à cet effet un parcours sur mesure en lien avec l’association Ifare (Information formation aide au recrutement et emploi). « Il débute par une réunion d’information collective afin de découvrir le fonctionnement d’une centrale et les métiers du nucléaire, co-animée par Pôle emploi et l’Ifare », détaille Caroline Jean, chef de projet Domex (Domaine d’excellence) nucléaire Pôle emploi Auvergne Rhône-Alpes.

« Les personnes intéressées peuvent alors participer à une séance d’évaluations destinée à mesurer leur potentiel à travailler en milieu industriel. Deux cas de figure se présentent ensuite. Si le demandeur dispose déjà de compétences transférables au nucléaire, nous mobilisons une action de formation collective (AFC) au rythme d’une session  de douze personnes tous les deux mois. Elle est indispensable pour obtenir les habilitations requises par la filière pour laquelle nous avons identifié douze métiers très en tension, chaudronnier, tuyauteur, soudeur par exemple.  Si les compétences et la formation du demandeur ne permettent pas d’accéder à un emploi rapidement, des actions d’adaptation aux postes et aux besoins des entreprises sont engagées via la préparation opérationnelle à l’emploi (POE). En sachant que les compétences demandées peuvent être différentes d’une entreprise à l’autre. Ainsi un agent de logistique nucléaire  peut avoir plusieurs fonctions et habilitations. »

Le partenariat entre Pôle emploi et l’Ifare : un duo gagnant

La réussite de ces parcours sur mesure est le fruit du partenariat établi entre Pôle emploi et l’Ifare, lequel a été reconduit en septembre 2022. « Notre association regroupe les entreprises qui interviennent en sous-traitance sur des activités de maintenance conduites au sein des centrales nucléaires de production d’électricité de la vallée du Rhône », précise Ludivine Michel, responsable des opérations Ifare. « Nous assurons une fonction de relais avec EDF nous permettant d’accompagner les entreprises adhérentes en prévention des risques et en qualité d’intervention. Nous jouons donc auprès d’elles un rôle d’appui et de conseil sur les exigences de la filière nucléaire.

L’autre volet c’est l’emploi, c’est donner de la visibilité et de l’attractivité à la filière, c’est pourquoi nous nous sommes rapprochés de Pôle emploi  il y a une dizaine d’années pour développer toute cette organisation en explorant de concert les besoins de la filière pour y répondre au mieux. Nous unissons ainsi nos spécificités sur ce côté opérationnel où l’Ifare apporte sa connaissance du secteur dans toutes ses dimensions, et où Pôle emploi actionne ses leviers pour positionner des demandeurs, permettant ainsi la construction en commun d’un parcours qui débute par les séances d’information collective. Ce partenariat primordial avec Pôle emploi est complété par des visites de centrales nucléaires et plus d’une douzaine de salons et forums dédiés à cette filière où nos deux structures sont parties prenantes. Sans oublier la mise en place d’un "implant Atom’emploi" au sein même d’un centre nucléaire, comme c’est déjà le cas à Cruas.
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Ce sont des permanences co-animées qui proposent des informations collectives de découverte des métiers et sur le fonctionnement d’une centrale nucléaire ; suivies de la visite du site. Les demandeurs d’emploi peuvent ainsi se rendre compte de ce qu’est réellement l’environnement d’un site nucléaire.

Finalement, les résultats attestent de l’efficacité du dispositif basé sur l’ingénierie de formation. « 1 300 demandeurs d’emploi ont été informés et 800 ont suivi une formation en 2020-2021 », révèle Caroline Jean, « 600 ont été informés sur les dix premiers mois de l’année 2022 et 300 sont à ce jour formés. »